2 situations anatomopathologiques
On distingue deux situations anatomopathologiques pour tous les types de cancer :
Lorsque les cellules cancéreuses se trouvent uniquement à l’intérieur des canaux ou des lobules, sans atteinte du tissu qui les entoure, on parle de cancer ou carcinome in situ
Ils sont le plus souvent découverts lors d’un dépistage systématique (une mammographie ou un examen des seins par le médecin) et quelquefois révélés par un écoulement de sang du mamelon ou un eczéma du mamelon.
Il arrive que les cancers canalaires in situ infiltrent secondairement les tissus voisins et deviennent des cancers infiltrants. Le traitement des cancers canalaires in situ est un traitement local comme la chirurgie ou la radiothérapie.
Le cancer lobulaire in situ (ou néoplasie lobulaire in situ) est plus rare. Il est plutôt considéré comme un facteur de risque de développer un cancer du sein et sa prise en charge est différente des autres cancers du sein in situ.
Lorsque les cellules cancéreuses ont infiltré le tissu qui entoure les canaux et les lobules, on parle de cancer ou carcinome infiltrant
Les cancers infiltrants peuvent se propager vers les ganglions puis vers d’autres parties du corps. Les ganglions le plus souvent atteints par les cellules du cancer du sein se trouvent sous les bras, au niveau des aisselles ( ganglions axillaires ).
Le traitement des cancers infiltrants repose sur un traitement local (chirurgie, radiothérapie), associé dans certains cas à un traitement général (chimiothérapie, hormonothérapie et/ou thérapies ciblées).
La biologie moléculaire pour caractériser la tumeur
Chaque cancer est particulier et déterminé par la biologie moléculaire qui complète l’examen anatomopathologique en caractérisant la tumeur.
C’est la recherche des récepteurs hormonaux et des récepteurs HER2
La prolifération des cellules cancéreuses dans le cancer du sein est sous l’influence de différentes substances qui sont reconnues par des récepteurs spécifiques : Les hormones et l’EGF (facteur de croissance épidermique, qui favorise la croissance des cellules épithéliales).
L’identification de ces récepteurs permet de connaître le mode de prolifération préférentiel des cellules tumorales et d’utiliser des médicaments qui vont bloquer l’action de ces substances. Cette recherche est effectuée systématiquement sur la biopsie de la tumeur en même temps que l’examen anatomopathologique.
Chaque tumeur exprimera ou non les récepteurs hormonaux, récepteurs à l’estrogène, récepteurs à la progestérone (RH+ ou RH-) ; et surexprimera ou non le récepteur HER2 (HER2+ ou HER2-).
Nous aurons ainsi toutes les combinaisons possibles entre les récepteurs hormonaux et HER2 :
- RH+/ HER2-
- RH+/HER2+
- RH-/HER2+
- RH-/HER2- .
On va distinguer ainsi :
- Les cancers de type luminal A ou B : ce sont les cancers du sein les plus fréquents ( 75 à 80%). Ils se développent à partir des cellules épithéliales de la lumière des canaux ou des lobules. Ce sont des cancers hormonosensibles. Ils possèdent des récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone. Le type luminal A est plus riche en récepteurs hormonaux que le type luminal B. Ce dernier est plus souvent de haut grade et par la même plus grave que la luminal A
- Le cancer de type HER2+ : les cellules cancéreuses présentent des récepteurs HER2 à leur surface. Ce récepteur, lorsqu’il est activé provoque une prolifération plus importante des cellules cancéreuses. Les tumeurs sur-exprimant HER2+ représentent environ 15% des cancers du seins
- Le cancer triple négatif : Les cellules cancéreuses ne présentent ni récepteur aux œstrogènes, ni à la progestérone et ne sur-expriment pas HER2.
La connaissance du type de la tumeur permet de proposer un traitement adapté à chaque configuration.
Le cancer inflammatoire
C’est une présentation particulière clinique. Cette forme de cancer apparaît quand les cellules cancéreuses bloquent les vaisseaux lymphatiques de la peau du sein. Le sein est rouge et enflé.
Il est plus fréquent chez les femmes jeunes et les femmes d’origine africaine.
C’est une forme rare mais agressive, c’est à dire capable de se développer et se propager plus rapidement. Elle est parfois métastatique au moment du diagnostic.
Les 2 situations de cancers invasifs
Au terme des examens et du bilan d’extension, dans les cancers invasifs on distingue 2 types de situations :
Le cancer localisé
C’est un cancer qui n’intéresse que le sein et/ou les ganglions axillaires, prouvé à l’examen clinique et à l’imagerie, il n’y a pas de métastase. Ce peut être un carcinome in situ ou un cancer invasif qui ne s’est pas encore propagé à distance.
Le cancer métastatique
Lorsque à l’examen clinique et/ou radiologique on retrouve des lésions secondaires en dehors du sein il s’agit alors d’un cancer métastatique. Ces lésions peuvent toucher différents organes : les os, le poumon, le foie, la peau, le cerveau pour les localisations les plus fréquentes.
Le cancer du sein peut être métastatique d’emblée c’est à dire dès le diagnostic (5-6% des cas) ou évoluer dans un deuxième temps sous forme métastatique, on dit alors cancer métastatique à distance.
Le traitement sera adapté aux différentes situations.