Bien vivre sa grossesse pendant un cancer du sein


Choisir le traitement adapté

  • La chirurgie ne pose pas de problème particulier et n’est pas contre-indiquée pendant la grossesse.
  • La radiothérapie doit être évitée en raison des risques pour le fœtus. Les rayons peuvent entraîner des mutations génétiques. Elle ne doit être pratiquée qu’après l’accouchement pour éviter tout risque de malformation chez le fœtus.
  • La chimiothérapie, si elle est nécessaire, est possible après le premier trimestre de grossesse, car on utilise des produits non toxiques pour le fœtus qui est déjà formé à ce terme.
  • L’hormonothérapie n’est en général pas indiquée pendant cette période, ces tumeurs étant rarement hormono-dépendantes.Vous pourrez éventuellement accoucher plus tôt, mais en sécurité pour le fœtus, pour permettre un traitement plus rapide et plus efficace. Votre accouchement peut alors être déclenché par des médicaments entre la 32e et la 36e semaine en fonction de la maturité du fœtus.

Vivre sans anxiété

Vivant cette situation particulière, il est compréhensible que vous soyez particulièrement angoissée.

Parlez-en à votre gynécologue-obstétricien ainsi qu’à votre cancérologue.

Rassurez-vous, le bébé sera normal car il n’est pas touché par le cancer et les traitements autorisés pendant la grossesse sont pour lui sans danger.

Quelques problèmes de prématurité peuvent survenir, si votre accouchement a été déclenché, votre enfant sera alors pris en charge pendant quelques semaines dans un service spécialisé en pédiatrie.

Préserver la fertilité des femmes jeunes atteintes d'un cancer du sein


Aujourd’hui, on considère qu’il y a en moyenne 3 000 nouvelles femmes âgées de moins de 35 ans traitées pour un cancer du sein, chaque année en France.

Et comme le pronostic s’améliore grâce aux différentes avancées thérapeutiques, il y a de plus en plus de jeunes femmes qui, à l’issu des traitements, souhaitent retrouver la vie la plus normale possible. Ainsi la possibilité de pouvoir devenir mère, en transmettant son patrimoine génétique, constitue une problématique majeure.

 

https://youtu.be/cV-6vEYJil4

Cancer du sein et fertilité 
Pr Michael GRYNBERG

Témoignage et avis d'expert


Un entretien avec Sébastien Landry, psychologue sexologue, spécialisé en cancérologie, et Angélique Duprey, patiente et chargée développement de l’antenne Jeune et Rose Rhône, au sujet de la fertilité des jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein.

Découvrir plus d’interviews dans la médiathèque

 

Pourquoi ?

La femme, contrairement à l’homme, dispose dès sa naissance d’un stock d’ovules défini, non renouvelable. Cette réserve ovarienne va décliner au cours des différents cycles menstruels et la courbe de la fertilité va suivre ce déclin. Ainsi la fertilité des jeunes femmes atteintes de cancer du sein, peut être impactée sous l’effet d’un double phénomène.

Le premier est relatif à la perte physiologique du stock ovarien pendant le temps au cours duquel la patiente se verra « interdire » la possibilité d’être enceinte. Cette période peut, en fonction des cancers, aller de 2 à 10 ans. Le second est directement lié à l’impact du traitement de chimiothérapie, qui certes va permettre de traiter la patiente, mais au prix d’un effet toxique sur le stock d’ovules.

De plus, la fonction ovarienne résiduelle après la chimiothérapie dépend d’autres facteurs :

  • L’âge : plus la patiente est jeune plus la quantité d’ovocytes restants après l’épisode de chimiothérapie est élevée
  • La réserve ovarienne initiale, estimée par un compte des follicules antraux et un dosage de l’hormone anti-Müllérienne
  • Le Type de cancer / type, dose et protocole de la chimiothérapie administrée / sensibilité ovarienne à de la chimiothérapie

Quand ?

La grossesse après un cancer du sein n’est pas problématique en elle-même. Mais la difficulté réside dans le fait que beaucoup de ces jeunes patientes deviennent infertiles suite à leur traitement et l’aide médicale à la procréation chez la femme dont les ovaires ont subi les effets de la chimiothérapie, reste relativement peu efficace. Par conséquent, il est nécessaire chez toute femme de moins de 40 ans chez qui est posé le diagnostic de cancer, de proposer une consultation d’oncofertilité avant toute initiation des traitements anticancéreux. Ainsi, le spécialiste en médecine de la reproduction peut discuter avec la patiente de la mise en place de mesures de la préservation de la fertilité en amont de son traitement.

Comment ?

Il existe différentes techniques de préservation de la fertilité chez les femmes jeunes atteintes d’un cancer du sein.

  • Les traitements médicaux tels que les analogues de la GnRH dont l’intérêt reste très controversé
  • La congélation ovocytaire / embryonnaire après une stimulation ovarienne mais qui nécessite une dizaine de jours d’administration de gonadotrophines exogènes et induit une hyperoestrodiolémie supra physiologique qui pourrait être théoriquement délétère dans les pathologies tumorales oestrogéno-dépendantes telles que le cancer du sein
  • La maturation ovocytaire in vitro (MIV) en vue également d’une congélation ovocytaire / embryonnaire
  • La cryopréservation de tissu ovarien qui sera suivie à la fin du traitement par une transplantation cœlioscopique des fragments décongelés

Quelles sont les perspectives ?

L’individualisation du traitement anti cancéreux et notamment le fait de mieux cibler les patientes qui nécessitent absolument de la chimiothérapie constitue déjà une étape importante. Des pistes sont également explorées pour réduire la toxicité directe liée à la chimiothérapie, notamment l’administration d’hormone anti-Müllérienne en cours de traitement.

L'avis de notre expert, le Pr Michael Grynberg


Colloque 2017 – « Les nouvelles approches dans le cancer du sein » 

Préservation de la fertilité et cancer du sein – Quand et comment ? Pr Michael Grynberg

 

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