Les deux modes d'hormonothérapie
On dispose de deux modes d’hormonothérapie :
- Par traitements médicamenteux, qui agissent sur toutes les cellules sensibles aux hormones.
- Par traitements non médicamenteux, en stoppant la production d’œstrogènes par les ovaires soit en les enlevant par voie chirurgicale, soit en les irradiant.
Les traitements médicamenteux sont les plus utilisés.
L’hormonothérapie ne peut être prescrite que dans le cas de présence de récepteurs hormonaux lors de l’analyse anatomopathologique. Son indication est à tous les stades de la maladie que ce soit dans le cas de maladie localisée ou métastatique.
Il est important de ne pas confondre hormonothérapie et traitement hormonal substitutif de la ménopause. En effet, ce qu’on appelle hormonothérapie dans le cas de traitement du cancer du sein est en fait un traitement « anti-hormone » qui s’oppose à l’effet des hormones physiologiques. Dans le cas de traitement hormonal substitutif, on remplace les hormones qui ne sont plus produites par l’organisme (ménopause) pour éviter les effets secondaires de la ménopause.
Tout traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause sera arrêté dans le cas de cancer du sein hormonosensible.
Plusieurs catégories de traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux se divisent en plusieurs catégories :
- Les anti œstrogènes (Tamoxifène), qui bloquent les œstrogènes en prenant leur place au niveau des récepteurs
- Les anti-aromatases, qui empêchent la fabrication d’œstrogènes chez la femme ménopausée. Les anti-aromatases les plus utilisés en France sont le Létrozole, l’Anastrozole et l’Exémestane
- Les analogues de la LH-RH, qui suppriment la sécrétion des hormones féminines (œstrogènes et progestérone) chez la femme non-ménopausée
https://youtu.be/SLy-_5Jyg90
Les traitements dans le cancer du sein –
Focus sur la chimiothérapie et l’hormonothérapie
Pr Mario CAMPONE
Chez la femme non-ménopausée
- Les anti-œstrogènes sont le plus souvent proposés comme premier traitement pour une durée de 5 ans
- Les agonistes de la LH-RH sont envisageables au cas par cas, sur une durée de 3 à 5 ans
Chez la femme ménopausée
- Les anti-aromatases sont le plus souvent proposés comme premier traitement pour une durée de 5 ans ou pendant 2 ans, suivi par un traitement par tamoxifène (pour un total de 5 ans de thérapie hormonale)
- Les anti-oestrogènes peuvent être proposés pendant 2 à 3 ans, suivis d’un inhibiteur de l’aromatase (pour un total de 5 ans de thérapie hormonale) ou, seuls, pendant 5 ans.
Hormonothérapie : Le point sur ce traitement, le risque provoqué par l’arrêt du traitement.
Dr Patricia Dupin, gynécologue.
Les effets secondaires de l'hormonothérapie
Les effets secondaires des anti-œstrogènes
- Bouffées de chaleur (fréquent)
- Dérèglement du cycle menstruel chez la femme non ménopausée : règles irrégulières ou absence de règles
- Kystes de l’ovaire sans gravité
- Anomalies de l’endomètre (polypes, cancers…) imposant une surveillance annuelle et de signaler à votre médecin tout saignement vaginal anormal
- Prise de poids
- Pertes vaginales
- Plus rarement, douleurs articulaires et une chute de cheveux
Les effets secondaires des anti-aromatases
- Bouffées de chaleur
- Sécheresse vaginale
- Douleurs articulaires (au niveau des poignets surtout)
- Fatigue
- Très rarement, formation de caillots dans les vaisseaux sanguins (phlébites)
- Diminution de la densité minérale osseuse, facteur de risque d’une ostéoporose nécessitant la surveillance par ostéodensitométrie avec mise en route de traitement de l’ostéoporose si besoin