Europa Donna France dit NON à la Substitution des médicaments biologiques par des biosimilaires en officine !
Dans son projet de financement de la Sécurité Sociale, présenté le 20 octobre, le Ministère de la Santé veut supprimer une loi de 2014 autorisant les pharmaciens à remplacer des traitements très sophistiqués, les biomédicaments, par leurs copies, les biosimilaires.
- Les biomédicaments, c’est quoi ?
De nombreux malades atteints de cancers ou de maladies chroniques invalidantes prennent des médicaments dits « biologiques ». Ces traitements de nouvelle génération, issus d’organismes vivants produits grâce à des procédés biotechnologiques, sont une réelle opportunité pour combattre des maladies graves, difficiles à contrôler, qui ont un impact majeur sur l’espérance de vie et la qualité de vie de centaines de milliers de personnes.
- Les biosimilaires, c’est quoi ?
Quand le brevet de ces biomédicaments tombe dans le domaine public, les industriels sont autorisés à produire des médicaments dits « similaires » à ne pas confondre avec des génériques car leur nature biologique ne les rend pas copiables à l’identique. Pour pouvoir être commercialisés, les biosimilaires doivent démontrer un profil de qualité, de sécurité et d’efficacité similaire au médicament d’origine, dit « de référence ». De fait, ces médicaments n’apportent aucune amélioration par rapport au médicament original mais permettent une mise en concurrence avec un effet non négligeable sur les prix.
Nous estimons que l’initiation d’un traitement avec le choix d’un médicament biologique de référence ou du biosimilaire doit intervenir dans le cadre d’une décision partagée avec le médecin prescripteur. Cette décision conjointe peut aussi avoir lieu en cours de traitement dans ce qu’on peut nommer comme « interchangeabilité ».
L’arrivée sur le marché des biosimilaires a reçu un écho favorable dans les associations de patients qui sont sensibles à l’argument économique et à la maîtrise des dépenses de santé et qui, par principe, ne sont donc pas opposées à leur utilisation.
Néanmoins un collectif de 5 associations de patients, dont Europa Donna France, soutenues dans leur action par 10 autres associations, soutient la décision du Ministère de la Santé et s’oppose aujourd’hui à la substitution en officine des médicaments biologiques estimant que la substitution en officine ne pourra se faire qu’au dépend de la sécurité et du bien-être des malades.
L’enjeu aujourd’hui n’est pas de créer de la confusion mais de dépasser un débat mal posé, motivé uniquement par des intérêts économiques ou corporatistes.
Toutes les associations de patients s’accordent sur le fait que l’efficacité du traitement est aussi directement liée à sa compréhension et à son acceptation. La possibilité d’interchangeabilité ne doit rester ouverte qu’au médecin et à lui seul. Comme l’initiation du traitement, elle doit se faire dans le cadre d’une décision médicale partagée.
Découvrez-en plus dans le communiqué téléchargeable ci-dessous.